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"Un travail d’introspection dans l’isolement qui, loin de limiter l’expression à une affirmation identitaire, me conduit sur des sentiers déjà empruntés depuis toujours ; où et quand, par qui et pour aller où… ? Ebauche de réponse déjà bien suffisante : Être et Faire.

 

Enfant, je faisais souvent les mêmes deux rêves en noir & blanc ; j’aimerais dire en sépia : Un grand vide habité d’une géométrie au sol, un damier infini et une architecture d’escalier complexe ; cauchemardesque ! Le jour, je dessinais

 

A dix-huit ans, j’ai rencontré un potier lillois, Jean Delobaux. J’allais régulièrement à son atelier pour modeler l’argile (le tournage ne me convenait pas). Dès lors, j’adoptais cette matière promise ou c’est elle qui me choisit.

 

Le tournage est venu plus tard. D’abord autodidacte pour mon premier atelier dans un Parc de Loisirs du Nord (une production approximative devant un public) puis sur l’insistance de Sylvestre Rivière (cousin germain avec qui j’ai grandi), j’entrepris une formation qualifiante en tournage en le choisissant comme formateur.

 

D’ateliers traversés en atelier créés, est venu « La Théière et le Bol » décidé au moment où j’allais tourner le dos (plutôt que le pot) au métier de potier. La seule motivation qui me restait : La Théière et accessoirement, le bol.

 

Aujourd’hui, en Bretagne, reste Le Bol et un seul émail. A l’intérieur du bol, la réponse à l’intervention depuis l’extérieur. Le geste du dedans « confidentiel » accompagne et guide celui du dehors, plus «spectaculaire».

 

Les procédés sont venus d’eux-mêmes, je les ai reçus sans savoir d’où ils venaient. J’ai su qu’ils m’étaient destinés et qu’avec eux je pouvais poursuivre le chemin Ô combien merveilleux ; l’oaristys."

Thierry Luang Rath

Parcours

1987-1991 Potier autodidacte, première installation dans le Nord

 

1992-1993 Formation professionnelle en tournage au Cnifop à St Amand en Puisaye

 

1993-2004 Employé dans deux fabriques de céramique (Ardèche et Drôme)

 

1987 à ce jour - Mes ateliers dans le Nord, le Maine et Loire, la Manche, la Drôme et le Morbihan.

 

Galerie

Depuis janvier 2008 " La Célestine" Paris 4ème

Depuis décembre 2014 " Les Sélènes" Bordeaux

"Boutique Talents Opéra" Paris 9ème

"Cour des Métiers d'Art" Pont-Scorff (56)

Dom-Art Galerie à Dax (40)

Expositions

2010 «Bols» au Lavoir à Clamart

2012 «ArtCéram» à SEVRES

         «Arts du feu» à Rennes

2013 «Histoires de Bols» à Becherel

Biennale de Steenwerck

Maison de la céramique du pays de Dieulefit 7ème Festival Village Mouffetard à Paris Vème Salon «REVELATIONS GRAND PALAIS» à Paris

«Tous dans la ronde» à Douai

«Céramique14» à Paris

«Arts du feu» à Rennes

2014 «Show-room Khara Tuki» Paris 2ème

8ème Festival Village Mouffetard à Paris Vème

Biennale Céramique et Verre de Bouchain (59)

"Objet" céramique à Roubaix / "Céramique14 /

Galerie Médiart à Paris.

2015: Cambrai, Paris11ème,Herbignac, Sadirac, Argilla Aubagne, Ger, Dinan,Invalides Paris7ème.

2016 Le Patiau-Saint-Jean la Poterie, Herbignac, Vannes, Quimper,Sadirac,Les Allées Céramique Toulouse,Le Croisic, Villenave d'Ornon, Rennes "les Arts du Feu",etc

2017 Bandol, Saint-Leu la Forêt, Les Archers, Mouffetard (5ème arr.), Grignan, Aubagne, Rablay sur Layon, Quimper, Toulouse, Pont de l'Arche, Château des Pères à Piré sur Seiche,

Prix

2012 prix du jury "Les Arts du Feu" Rennes

2013 prix du public "Céramique 14" Paris 14°

2015 prix coup de cœur à Herbignac

2017 prix du public, Rablay sur Layon

2018 prix du public "Bols", Le Couvent de Treigny

2019 prix Coup de Coeur-Eurométropole de Strasbourg

Acquisitions institutionnelles:

Ateliers d'Art de France-3 bols lors de Salon Révélations 2015

Musée Maison de la Céramique du Pays de Dieulefit -1 théière 2009

Musée de la Céramique-Ger-1 bol 2016

Un Travail Brut et précieux

 

Thierry Luang Rath produit des pièces en grès (le plus souvent) avec l’argile de Treigny à laquelle il lui arrive d’en mélanger d’autres ; parfois la porcelaine. Les cuissons se font dans un four à gaz en atmosphère réductrice. Il a délaissé la plupart des émaux de hautes températures qu’il utilisait pour n’en garder qu’un, « le bleu de fer », pour l’intérieur et la lèvre de ses bols. Car sa production, c’est essentiellement, la théière et le bol (le nom qu’il donnera à son nouvel atelier en 2005). Depuis 2008, il se consacre presque exclusivement au bol. Ils sont tournés puis retravaillés frais (avant la «consistance cuir ») avec des outils de bois, bambou, formes de terre cuite ou encore métal.

 

Souvent, des milliers d’interventions sur un même bol sont nécessaires pour qu’il acquière une précieuse intemporalité tout en demeurant « objet usuel » .Il trace, sur la surface de ses bols, grosses cupules, un maillage précis, une architecture complexe. Pour le regard attentif, il imprime à la matière bien plus qu’une simple ornementation. Plus qu’un traitement de surface, c’est toute la paroi du bol qui s’en trouve transformée jusqu’à l’intérieur, apportant une réponse à ce qui se fait au dehors. D’autres bols, ceux du quotidien, sont simplement retravaillés à la molette de grès.

 

Si le travail après tournage est prépondérant, la forme tournée doit être « juste » et ce n’est qu’au prix de quelques années de pratique en tant que tourneur et dans ses propres ateliers qu’il finit par reconnaitre le galbe idéal. L’exigence est aussi dans cette étape, si courte dans le processus. Le séchage ne pouvant qu’être partiellement retardé, il lui faudra intervenir lors de séances longues. En 2012, le bol à double paroi de porcelaine qu’il a réalisé pour l’exposition au Sel de Sèvres a nécessité 35 heures, un autre, 50 heures. Pour ce dernier, il avoue s’être obligé à faire une séance de 23 heures (comme un défi). Repousser les limites et placer la barre haute, c’est aussi dans son tempérament.

 

Il ne se considère pas comme « un céramiste content pour rien », plutôt un potier exigeant. La sobriété de certaines de ses pièces lui convenait bien aussi mais il a préféré laisser cette voie à d’autres. Ils sont nombreux les céramistes d’aujourd’hui dans l’évocation d’un monde organico-marin. De même pour le travail plus «sauvage », dans le geste spontané. Un travail plus anecdotique ne lui convenait pas non plus. Un «malgré soi » lui va bien (le non contrôle de l’origine et l’extrême contrôle du geste). Il dit: « faire ce que je fais est facile, il suffit d’avoir un tempérament de tricoteuse associé à un savoir-faire potier ».Dans cette étroite collaboration avec la terre, matière conciliante et bienveillante, il avance lentement depuis plus de trente ans. Là où d’autres épurent et réduisent leur intervention, il va continuer son périple dans la matière de ses bols. Y laissant une trace de son passage. Chaque pas ressenti sera inscrit dans le rythme où le vide s’installe un peu plus, où l’espace et le temps sont abolis. Il n’est plus ici, il n’est plus maintenant et pourtant…

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